CHERE VIE CHERE... *

Camarades,

Tout le monde aura entendu parler dans la presse écrite et télévisée,   des fameuses 115 mesures que notre gouvernement a trouvé pour lutter contre la vie chère.

En analysant de près ces mesures microscopiques que l’on pourrait appeler  comme du « foutage de gueule » (en langage local) envers les calédoniennes et calédoniens, ne faudrait-il pas demander au gouvernement de se poser honnêtement la question de savoir s’il est vraiment fier de ces trouvailles bidouillantes ?

Je persiste et je signe à dire que dans notre pays les gens pauvres resteront malheureusement toujours aussi  pauvres et les gens riches toujours plus riches.


Personne à ce jour n’est parvenu à mettre en place de belles et réelles avancées sociales, dans le domaine de la lutte contre la vie chère.
Lorsque nous avons tous suivi avec intérêt le discours de politique générale de notre président du gouvernement, devant tant de conviction, nous y avons cru et rêvé un bref instant.
Mais après une année écoulée, il n’a pu nous avoir comme réduction que quelques miettes sur les yaourts  et les sardines mais rien de bien révolutionnaire ni de sensible sur l’augmentation du pouvoir d’achat de tous, et en particulier des plus démunis.


Qu’ont ils fait nos chers élus sur l’essence, le gaz, les transports que se soit, aériens, terrestres ou même maritimes ? Ce sont pourtant là  parmi les premiers produits qui nous servent de base aujourd’hui pour constater notre régression.

Qu’ont ils fait pour faciliter la vie de nos retraités ?
Ou en est le minimum vieillesse à 80000xpf ou 90000xpf ? Ont ils cherché un seul instant à mettre en place des réductions pour les retraités telles que sur le cinéma, les transports, l’achat d’un véhicule, ou encore de ne rien avoir à débourser lorsqu’ils vont chez le médecin ne serais-ce que sur la visite à 3750xpf ?
Car ces retraités d’aujourd’hui, ce sont les travailleurs d’hier qui nous ont nourris et élevés, et ils ont acquis le droit de vivre dignement et le droit au respect, après une vie de dur labeur.
Il nous est insupportable de voir ces anciens camarades obligés de tendre la main pour vivre, alors qu’ils ont bâti notre pays.      


Nos organisations syndicales sont alertées quotidiennement par des adhérents à propos du coût de la vie, qui ne cesse de grimper de mois en mois, malgré les mesurettes et qui fait que les familles n’arrivent plus à joindre les deux bouts.

Comment se fait-il que des travailleurs qui produisent de la richesse, n’arrivent plus à vivre dignement de leur travail, tandis que les capitaux crées par le profit s’exportent par milliards sans contrôle.       


Il est temps de dire NON à toutes ces augmentations, et de se remettre autour d’une vraie table de négociations pour stopper toutes ces injustices sociales, et mettre des limites à la « profitation ».
Il est grand temps, car tous les calédoniens sont excédés, qu’elles que soient leurs ethnies ou idées politiques, finirons un jour par descendre tous dans la rue pour vous demander des comptes.


Pourquoi avoir laissé se désagréger le FSH, qui   dans un passé pas si lointain, voir 20ans en arrière, vendait encore des terrains de 10 ares à 500000xpf, alors qu’aujourd’hui les même terrains voient leurs prix multipliés par 10 ou par 20, soit entre 5 millions et 10 millions.
Notre FSH, en lui faisant grâce des malfaçons qui ont tant fait sa célébrité à un moment, « est parti en sucette », puisque aujourd’hui il est difficile, voire impossible pour des salariés d’acquérir un terrain + maison avec un salaire de 200000 à 300000xpf. 


En plus, l’augmentation de la contribution foncière de plus de 35%, merci.
L’augmentation du journal Les Nouvelles Calédoniennes de plus de 12%, depuis le 16 août 2010.
Et la cerise sur le gâteau (peut-être) d’ici la fin de l’année l’augmentation de la TSS à 7% au lieu de 5%.


Il est grand temps que nos politiques se réveillent, et mettent en place une politique volontariste de contrôle des prix, des marges bénéficiaires, des plus values immobilières, et d’évasion des capitaux.


En effet la richesse produite en Nouvelle-Calédonie doit profiter dans une partie non négligeable au pays et à ces habitants. Nous ne faisons pas partie du quart monde qui se contente bien trop souvent des miettes laissées au passage par les multinationales qui pillent les richesses de ces pays sans vergogne, tandis que les habitants vivent dans la misère, et ce dans le plus grand dénuement, n’osons pas se rebeller, sachant qu’une justice au service se chargera de les faire taire.




Didier KADDOUR

Secrétaire Général

* "Le syndicaliste de Nouvelle Calédonie. N°154 du 23 août 2010.